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    Les voitures anciennes deviennent-elles écologiques?

    Les voitures anciennes sont charmantes, mais elles ne sont pas connues pour être écologiques. AMAG Classic lance maintenant les premiers tests de conduite avec des «synfuels».

     

    • Markus Metzler (Team Lead) am neuen Brennstoffzellensystem im Hangar vor dem e-Sling Flugzeug © Avenergy

      © AMAG

      Les voitures anciennes font plaisir, embellissent le paysage routier et réjouissent bien des cœurs, et pas seulement celui de leurs propriétaires. Les gaz d’échappement des voitures anciennes sont moins réjouissants pour l’environnement, car ces véhicules ont été construits avant même l’existence des catalyseurs. Les voitures anciennes devront-elles pour autant disparaître des routes dans un avenir proche?

      Il est vrai qu’elles sont beaucoup plus légères que les voitures actuelles et que leurs émissions de CO2 sont ainsi moins importantes qu’on ne le pense généralement. Néanmoins, du point de vue du groupe AMAG, il est clair qu’il faut agir. Pour cela, il a lancé un projet pilote pour tester si des voitures anciennes à l’allure nostalgique peuvent être ravitaillées avec des carburants synthétiques innovants.

       

      «Théoriquement, rien ne s’oppose à ce que les voitures plus anciennes puissent fonctionner à long terme avec le nouveau carburant. Les premiers résultats des tests soutiennent cette hypothèse. Mais sans clarifications nettes à ce sujet, il est peu probable qu’un collectionneur utilise des carburants synthétiques dans des véhicules parfois coûteux».

      Christian Bach, chef de la division Systèmes d’entraînement des véhicules et responsable de projet à l’EMPA

        

      Effectuer d’abord des tests sur les composants
      Afin de donner une base scientifique au projet et de l’harmoniser avec le développement des carburants, le groupe AMAG a fait appel à deux partenaires expérimentés, l’Empa et Motorex of Switzerland. Chez AMAG, c’est le secteur d’activité AMAG Classic qui est responsable.

      Le projet pilote est en cours depuis l’automne 2022. Avant même les essais de conduite, des tests de matériaux et de compatibilité ont été effectués sur les composants situés entre le réservoir et l’injection ou le carburateur. Premières constatations: les anciens composants semblent être compatibles avec le synfuel moderne.

      Ensuite, la route, repos au garage et retour sur la route
      Après de telles études d’impact, nous avons pris la route, mais pas seulement. Pour les voitures anciennes, l’utilisation en conditions réelles signifie que les véhicules sont conduits un jour de beau temps, puis remisés pendant une longue période avant d’être conduits la fois suivante par beau temps. Une utilisation irrégulière du véhicule n’a pas le même impact sur les différents composants qu’une utilisation quotidienne. Pour le test, cela signifie: prendre la route avec la voiture de collection, puis la laisser au garage pendant un certain temps avant de la remettre sur la route.

      Même si le projet pilote n’est pas encore terminé, les premiers résultats sont encourageants: les carburants synthétiques font fonctionner les vieux moteurs aussi souplement que les carburants traditionnels.

       

      «Le carburant synthétique est la solution pour continuer à faire rouler à l’avenir, en toute bonne conscience, non seulement le parc automobile normal, mais aussi le bien culturel que constituent les voitures de collection. Avec 1,3 milliard de voitures à moteur à combustion dans le monde, cette technologie peut, en plus de l’électromobilité, contribuer de manière significative à la réduction des émissions de CO2».

      Dino Graf, directeur de la communication du groupe et responsable de projet chez AMAG 

       

      Mais cela ne signifie pas pour autant que le projet pilote a un avenir. Le nouveau carburant devrait susciter un scepticisme relatif chez les propriétaires de voitures anciennes: la peur est grande de causer des dommages à ce bijou longtemps choyé et entretenu dans le garage en l’utilisant de manière inappropriée.

      Pour les partenaires impliqués, il est donc clair: premièrement, les résultats des tests doivent être «bétonnés» et deuxièmement, il faut encore beaucoup de travail de persuasion avant une éventuelle introduction sur le marché.

       

      AMAG Classic

      Le point de contact pour les voitures anciennes et les récentes: qu’il s’agisse de services, de réparations, de restaurations, de recherche de pièces de rechange ou de location, chez nous, le passé a de l’avenir.

       

      Quand peut-on faire le plein de synfuel pour les voitures anciennes?

       

      AMAG DINO GRAF

      Dino Graf, responsable de la communication du groupe, a coordonné le projet pilote chez AMAG. Dans cette interview, il répond à diverses questions sur le projet.

      Dino Graf, sur quels véhicules effectue-t-on des tests et combien de tests?
      Dino Graf: Nous utilisons deux véhicules différents, l’un datant des années soixante et l’autre des années soixante-dix. Les deux véhicules seront ravitaillés exclusivement en carburant synthétique et testés par différentes personnes. Par les collaborateurs d’AMAG comme par les personnes extérieures à AMAG.

      Y a-t-il des différences entre les synfuels traditionnels et ceux utilisés pour faire le plein des voitures de collection?
      D. Graf: Oui, il y en a. Au début de la série d’essais, nous avons analysé en détail le carburant synthétique et l’avons comparé à l’essence classique. Notre constatation: il n’y a guère de différences dans les «composants» nécessaires au processus de combustion. Cependant, il y a des substances aromatiques dans l’essence qui disparaissent dans les synfuels.

      Comment cette expérience en matière de carburant s’est-elle déroulée dans la pratique?
      D. Graf: Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, mais jusqu’à présent, nous ne voyons rien qui puisse nous causer des craintes.

      Comment AMAG a-t-elle rencontré ses partenaires Empa et Motorex?
      D. Graf: Pour nous, il était clair que nous ne voulions pas faire le test par nous-mêmes. L’enjeu est trop important. Nous avons de bons échanges avec l’Empa. Dans le cadre d’une discussion sur les synfuels, nous avons décidé ensemble de mener une étude selon des principes scientifiques. Christian Bach de l’Empa a ensuite défini le dispositif expérimental, puis nous avons déterminé ensemble les étapes du test. Sur la base de ces étapes de test, il a semblé judicieux de faire appel à l’expertise de Motorex. La collaboration fonctionne très bien et de manière professionnelle.

      Combien de temps dure le projet pilote?
      D. Graf: Nous sommes toujours en phase de test et, selon la planification actuelle, nous pensons pouvoir évaluer les résultats et achever le projet pilote d’ici la fin de l’année.

      Que se passe-t-il ensuite? D’autres tests seront-ils effectués?
      D. Graf: Nous pensons que le processus de test actuel nous permet de reproduire la plupart des situations et de répondre aux différentes questions qui se posent. Jusqu’à présent, il semble que la scène des voitures anciennes puisse se réjouir des résultats.

      Les synfuels de voitures anciennes sont-ils commercialisés en Suisse?
      D. Graf: C’est une question fondamentale sur laquelle les avis sont partagés. Je pense que la question du carburant est une question de principe pour certains propriétaires de voitures anciennes et qu’ils souhaitent utiliser le plus rapidement possible un carburant neutre en CO2, même à un prix élevé. Nous parlons ici de huit à dix francs le litre, avant que les synfuels ne se démocratisent. Des synfuels pourraient également être utilisés à un tel prix lors d’événements spéciaux de course ou de conduite.

      Mais pour la plupart des propriétaires de voitures anciennes, un tel prix pour le carburant est trop élevé.
      D. Graf: C’est vrai. C’est pourquoi je pense que le «pétrole brut synthétique», comme celui que produira par exemple l’entreprise suisse Synhelion à partir de 2024, sera mélangé au pétrole brut classique dans la raffinerie la plus proche et raffiné de manière classique. Ainsi, l’essence classique devient un peu plus «synthétique» et obtient un meilleur bilan CO2. Pour ceux qui souhaitent tout de même rouler avec un bilan de CO2 neutre, on peut tout au plus leur proposer un certificat infalsifiable. Un peu comme à la maison, lorsque l’on achète certes à la compagnie d’électricité de l’électricité d’origine hydraulique, plus chère, mais que l’on ne peut pas dire exactement d’où vient réellement le courant qui sort de la prise.

      Votre prévision: Quand les propriétaires de voitures anciennes pourront-ils faire le plein de vrais synfuels à un prix commercialisable?
      D. Graf: J’imagine que ce sera le cas au début des années deux mille trente.

       

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